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Covid : Deux décennies d’irresponsabiltés

Dans une interview au Parisien, aux mots longuement pesés et vérifiés , le locataire de l’Elysée dit vouloir "continuer à emmerder les non-vaccinés" au détour d’une question portant sur l’engorgement des hôpitaux et notamment des lits de réanimation en raison de la nouvelle vague de contaminations COVID 19.

Au delà de la sortie clairement électoraliste du Président, il y a plus grave, il y a une fois de plus la volonté de stigmatiser une partie minoritaire de la population en la rendant seule responsable des difficultés du système de santé publique ce qui permet d’éluder totalement les responsabilités politiques dans l’état actuel de délabrement des hôpitaux publics et de la santé publique. Nous sommes bien loin du discours de M Macron de Mars 2020 qui promettait de changer de paradigme

Malheureusement, depuis le début de la crise sanitaire il y a en effet une constante qui aura marqué la politique des Macron/Philippe/Castex/Buzin/Véran : le mensonge et aussi la volonté de continuer à appliquer les logiques financières dans les politiques de santé.

Un bref retour en arrière :

  • Mensonges sur l’ampleur et la portée de l’épidémie ( E. Macron invitant les Français à se rendre au théâtre une semaine avant de décider d’un confinement strict et après avoir qualifié , en dépit des messages de l’OMS, l’épidémie de grippette).
  • Mensonges sur les masques ( présentés comme inutiles et dangereux par la porte parole du gouvernement)
  • Mensonges sur les tests
  • Mensonges sur les respirateurs
  • Absence de moyens de protection pour les soignants et rappel des soignants infectés et asymptomatiques en dépit de l’absence de moyens de protection lors de la première vague
  • Tri des patients qui ne disait pas son nom avec le sort consacré à nos anciens dans les EHPAD
  • Étudiants précarisés, isolés etc.....

De même il y a une constante jamais démentie durant ce quinquennat : la prédominance des logiques financières dans la gestion de la santé publique et les politiques, notamment fiscales, au bénéfice des plus riches et jamais remises en cause ( est-il nécessaire de rappeler qu’en 2020 le patrimoine des milliardaires du pays a encore augmenté de 30 % sans que le gouvernement ose envisager de revoir cette politique de défiscalisation - ISF, Flat-tax.)

Cette dégradation continuelle vient avec des logiques qui ont été inaugurées il y a 30 ans par les gouvernements de gauche ou de droite, s, avec comme conséquence :

  • La suppression de 103 000 lits d’hospitalisation sur les 25 dernières années soit disant compensé par la médecine ambulatoire
  • La pénurie de médecins et de professionnels de santé avec la constitution de véritables déserts médicaux
  • Des services d’urgence hospitaliers en crise et en souffrance permanente (En gréve sur plusieurs mois avant la crise sanitaire)
    Sur le quinquennat Macron ce seront plus de 17 000 lits qui auront été supprimés.

En 2020, en pleine crise épidémique, 5 700 lits ont été rayés de la carte.

S’agissant des lits de réanimation, pour ne parler que de cela, la France avec ses 65 millions d’habitants dispose de 5400 lits de réanimation ( rappelons nous que le Ministre Véran nous en promettait 12 000 à brève échéance au sortir de la première vague) alors que l’Allemagne et ses 83 millions d’habitants en compte 25 000 !

Et on ne peut pas dire que le gouvernement a découvert le problème, rapports et études se succèdent depuis des années pour pointer ces insuffisances.

Les rapports annuels de la DRESS ( Ministère de la santé ) n’ont cessé de relever la stagnation du nombre de lits de réanimation en dépit de l’augmentation de la population française... :
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2021-07/ES2021.pdf

La cour des comptes en juillet 2021, analysant les conséquences de la première crise COVID ( accessible : https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2021-09/20210922-132-3-1-rapport-soins-critiques.pdf ) soulignait :

Un rapport de juin 2021 de l’Inspection Générale des Affaires Sociales ( Ministère de la Santé) qui sciemment n’a pas été rendu public par le gouvernement mais dont le quotidien Le Monde a pris connaissance indique :
Que le pays manque de 1 000 lits de réanimation pour affronter les crises sanitaires et PIRE.......... que 500 sont actuellement fermés faute de personnel soignant.

Au fil des 184 pages du rapport, intitulé « L’offre de soins critiques, réponse au besoin courant et aux situations sanitaires exceptionnelles », les inspecteurs des affaires sociales se prononcent sur une question très sensible depuis le début de la crise sanitaire : la France dispose-t-elle de suffisamment de lits de réanimation ? C’est en effet la pression sur ces lits qui conduit en grande partie aux mesures les plus restrictives prises face au Covid-19.

500 lits de réanimation sont actuellement fermés faute de personnel et que la consommation de soins de réanimation paraît s’adapter à l’offre de lits disponibles.Autrement dit : moins il y a de lits de réanimation, moins il y a de demande d’hospitalisation dans ces lits. Non pas que les malades soient dans un état moins grave, mais toujours selon le rapport, moins il y a de lits, moins il y a d’admissions de patients très âgés ( selon un tri qui ne dit pas son nom).
En clair, s’il est médicalement reconnu que l’admission en réanimation doit faire l’objet d’une sélection dans l’intérêt du patient ( les médecins vérifiant que la réanimation ne s’apparente pas à une forme d’acharnement thérapeutique ) aujourd’hui, et de plus en plus, c’est la capacité en lits qui peut conduire à écarter des soins de réanimation des patients qui, en circonstances normales, en auraient bénéficié. En somme un TRI CONTRAINT faute de moyens.

C’est bien cette pénurie de l’offre de soins qui conduit principalement aux déprogrammations massives de soins et d’interventions.

On ne compte plus d’ailleurs les tribunes de médecins et de soignants condamnant une politique de la pénurie et a-t-on déjà oublié les mobilisations des services d’urgence du pays depuis 2018/2019 pour dénoncer les logiques des politiques de santé.

A-t-on déjà oublié les écrits du Président du conseil scientifique, censé conseiller le gouvernement durant la pandémie, qui pointaient le gel de 20 % des lits d’hospitalisation du fait du manque de personnel.... pour toute réponse le Ministre Véran a préféré mettre en doute les chiffres avancés plutôt que d’engager des mesures permettant de recruter et de valoriser les métiers du soin, et ce n’est pas le Ségur de la santé qui aura changé grand chose, les infirmier.es Français restant parmi les moins bien rémunérés de l’Union Européenne.

Sans oublier que le Ministre Véran, en dépit de la pénurie de soignants et des démissions qui se multiplient du fait de conditions de travail déplorables, aura pris la décision lourde de conséquences de suspendre 19 000 soignants pour non vaccination.

A cela vient s’ajouter l’instauration d’un d’un forfait de 18 à 20 € pour tout passage aux urgences qui ne conduirait pas à une hospitalisation postérieure.

Or, il est de notoriété publique aujourd’hui que les lits d’hospitalisation sont une denrée tellement rare que les services d’urgence sont amenés à renvoyer chez eux des malades qui, en circonstances normales, auraient été pris en charge à l’hôpital. D’ailleurs 80 % des passages aux urgences ne débouchent pas sur une hospitalisation.
( récemment les médecins urgentistes du CHU d’Angers ont dénoncé des situations indignes comme celle de cette dame de 95 ans restée sur un lit d’appoint des urgences durant 36 heures faute de lit d’hospitalisation).

Tous les professionnels de santé ont condamné cette mesure et demandé au gouvernement de revoir sa position sans obtenir de retour à la raison. Une fois encore le gouvernement choisit de punir les patients, comme il avait d’ailleurs décidé de punir les chômeurs dans sa réforme de l’assurance chômage.

Ces données chiffrées ont une réalité concrète :

L’acte d’accusation des médecins de l’hôpital du Kremlin Bicêtre, appel de l’ensemble des soignants ( y compris chef de service) du service de neurologie de l’hôpital de Bicêtre adressé à Olivier Véran :

LA FERMETURE de 70 % de nos lits a un impact majeur sur l’accès aux soins des patients :
" En quelques mois nous avons fermé de très nombreux lits par manque d’infirmiers qui quittent le service malgré leur dévouement et leur professionnalisme en raison de la dégradation de leurs conditions de travail......34 lits fermés sur 49..... désormais une fermeture totale semble même inévitable...... nous avons les pires difficultés pour maintenir les soins urgents des patients (présentant des lésions cérébrales) et autres patients touchés par des affections neurologiques sévères ..... les exemples de pertes de chances se multiplient et ne cessent de s’amplifier...... La fermeture de notre service aurait des conséquences dramatiques de santé publique pour notre bassin de population ( 1 200 000 habitants)...... devant la gravité de cette situation pour les malades et les soignants notre direction ne nous apporte aucune réponse ou solution...."

L’indignation des pédiatres hospitaliers :

"La France compte 360 lits de réanimation pédiatrique pour une population de moins de 15 ans de près de 12 millions. A ce chiffre scandaleusement bas s’ajoute la FERMETURE de 12 % des lits FAUTE DE PERSONNEL alerte le Professeur Dauger chef du service de réanimation pédiatrique à l’hôpital Robert Debré à Paris ( Le Figaro, 9 décembre 2021 )....... " On doit attendre plusieurs jours avant de pouvoir trouver un lit en pédiatrie pour un jeune sortant de réanimation " Professeur Brissaud , responsable de l’unité de réanimation pédiatrique à l’Hôpital Pellegrin à Bordeaux.....

..
Comment ne pas évoquer aussi l’absence de réponses apportées aux demandes maintes fois réitérées du monde de l’éducation : demandes de fourniture de masques FFP2 pour les enseignants, installation de purificateurs d’air dans les salles de classe....... Quelles ont été les réponses du gouvernement sur les deux dernières années : AUCUNE ( pour les purificateurs d’air il a "refilé" - en toute responsabilité bien sur - le sujet aux communes ou aux régions).

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Autre constante de la politique gouvernementale : une volonté de limiter les pouvoirs et initiatives du parlement ( procédure de vote accéléré, multiplication des ordonnances....) , la multiplication des conseils de défense marqués par la notion de secret défense pour gérer la période de crise sanitaire ( au détriment du conseil des ministres aux comptes rendus publics), la constitution progressive d’une société de la surveillance et le maintien de mesures d’exception que l’on peut qualifier de logique autoritaire.

La loi de sécurité globale en fut l’illustration mais il en va de même du projet de loi de passe vaccinal actuellement en discussion au parlement.

Ce projet de loi a ainsi fait l’objet de nombreuses remarques, la lecture du dernier rapport de la Défenseure des Droits ( Claire Déon) en dit long sur le sujet ( VOIR l’ AVIS COMPLET : https://defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/defenseur_des_droits_-_avis_22-01_0.pdf )

Ps : Cet article est une analyse plus que pertinente de de la GCT Finances Publiques Hautes Pyrénées que nous reprenons à notre compte

Article publié le 6 janvier 2022.


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